Ces dernières années, le secteur des gîtes et des chambres d’hôtes a connu une forte croissance. La popularité de ce type d’hébergement se fonde sur des objectifs sociétaux visant l’authenticité, la rencontre et le partage (immersion dans la vie locale, construction d’un véritable lien humain, sentiment du vécu d’une expérience).
L’explosion du nombre des chambres d’hôtes et des gîtes en France
En l’espace d’une quinzaine d’années, le nombre de chambres d’hôtes est ainsi passé, en France, de 4500 à plus de 70000 aujourd’hui. Et ce n’est pas tout : on dénombre des milliers de nouvelles créations de chambres d’hôtes chaque année.
Dans le même temps, le profil des propriétaires a lui aussi évolué : de nos jours, ce sont des personnes de tout âge qui souhaitent se lancer dans cette expérience. Ce phénomène s’applique aussi aux villes, où le tourisme urbain est lui aussi de plus en plus populaire et plébiscité par un nombre toujours plus important de personnes.
C’est d’ailleurs à cause de cet engouement pour ces modes d’hébergement que les régulations se sont durcies, afin de mieux encadrer et protéger tous les consommateurs qui optent pour ce mode de séjour.
Un hébergement considéré comme idéal pour profiter des vacances
Le gîte est très populaire auprès du grand public. Il est commun de penser que pour passer de bonnes vacances au calme, en famille ou entre amis, le gîte sera la bonne solution. La force principale du gîte est d’incarner un lieu où règne tranquillité et fraternité, tout en étant au contact de la nature.
Cet attrait pour les gîtes s’explique aussi au niveau financier. En général, à prestations égales, les gîtes auront tendance à être moins chers que des hôtels, tout en accordant un maximum de liberté pour les clients, sans qu’ils n’aient à suivre de programme imposé par un acteur tiers.
Les locations proposées sont également spacieuses, et revêtent une identité rurale affirmée. En somme, les gîtes incarnent une réelle authenticité qui aura tendance à séduire le grand public.
L’hébergement insolite, un marché qui attire
Le marché de l’hébergement non conventionnel, qui était évalué à plus de 170 millions d’euros en 2018, a su conquérir le cœur de touristes et des vacanciers à la recherche de dépaysement et de formules alternatives aux choix d’hébergements traditionnels.
L’hébergement insolite s’efforce de faire rêver au maximum les clients, de leur offrir une escapade et de leur faire découvrir une architecture hors normes dans un lieu unique. Le but est de délivrer une véritable expérience faisant rupture en termes de cadre et de services. Nombreuses sont les personnes qui ont choisi de se lancer dans ce secteur d’activité hors du commun et qui se sont attelées à cette tâche audacieuse. Pour exercer cette activité, il faut avoir l’ingéniosité et la créativité nécessaires pour donner vie à ces lieux atypiques.
Une réglementation destinée à protéger le consommateur
Le 4 août 2007, le décret d’application des dispositions législatives du Code du tourisme relatives aux chambres d’hôtes a été publié au Journal Officiel. Il définit la location de chambres d’hôtes comme la fourniture mutualisée d’une nuitée ainsi que d’un petit déjeuner, le tout assorti d’un accueil réalisé par le propriétaire, qui devra aussi fournir le linge de maison à ses invités.
Il existe aussi des règles de capacité d’accueil. Par exemple, la capacité maximale d’accueil pour un propriétaire de chambre d’hôtes s’élève à cinq chambres et à quinze personnes maximum. Un accès vers une salle de bain et des sanitaires doit aussi être prévu, afin de respecter les conditions d’hygiène.
Des modalités sont aussi prévues en ce qui concerne les déclarations de location de chambres d’hôtes qu’il est nécessaire d’adresser au maire de la commune concernée. Les bailleurs de chambres d’hôtes louées sont tenus d’en faire la déclaration à la mairie pour au plus tard le 31 décembre de chaque année. Bien évidemment, il est nécessaire de rendre les chambres en état de conformité avec les exigences réglementaires avant de passer à l’étape de déclaration auprès de la mairie. Selon l’article L. 324-4 du Code du tourisme, tout nouveau propriétaire doit effectuer cette déclaration dans les meilleurs délais.
La transparence de l’activité, le rétablissement d’une concurrence loyale et la cohérence de la règlement applicable à un produit touristique qui connait un développement important et contribue à la création d’un réseau d’hébergement touristique, notamment en milieu rural, sont les trois objectifs de ces dispositions relatives aux chambres d’hôtes.
Un secteur d’activité confronté à des changements structurels
La montée en gamme de l’offre
Les exigences des consommateurs tendent à évoluer vers un hébergement plus haut de gamme. En conséquence, les propriétaires de gîtes et de chambres d’hôtes sont amenés à réaliser des investissements conséquents afin de s’adapter et de répondre à la demande qui est changeante, grâce à des investissements comme des jardins paysagés privatifs, des courts de tennis, des piscines, des spas, etc.
Le développement des plateformes
Avec la montée en puissance récente des plateformes de mise en relation de personnes pour la location de leur logement (on pense par exemple à Airbnb, Housetrip, Homelidays, etc.) : si ces plateformes représentent de nouveaux canaux de distribution (notamment en termes de captation de clientèle étrangère), elles contribuent également à accroitre la pression concurrentielle.
Ces dernières permettent en effet aux particuliers de participer à l’activité de location voire de sous-location (via une résidence principale ou secondaire) sans nécessairement avoir besoin de faire face aux obligations déclaratives, réglementaires et fiscales du secteur.
Le poids des centrales de réservation
Elles sont désormais incontournables, qu’elles soient tenues par des labels sectoriels (notamment Gîtes de France, Clévacances, etc.) ou par des annuaires plus généralistes (Booking, Expedia, etc.). Même si ces acteurs promettent des taux d’occupation plus élevés si vous utilisez leur système, les propriétaires de gîtes et de chambres d’hôtes sont contraints de verser à des centrales des commissions importantes, ce qui tend à diminuer leurs marges.
Ainsi, pour se différencier des alternatives concurrentes, les experts du domaine doivent miser sur un accueil de qualité, des services complémentaires (table d’hôtes, vente de produits locaux) et une identité forte (lieu insolite, développement durable, culture, etc.).
Les tendances actuelles du marché
L’industrie des chambres d’hôtes et des gîtes a été fortement endommagée par le marasme touristique mondial, notamment à Paris et dans beaucoup d’autres grandes villes.
À titre d’exemple, la fermeture des remontées mécaniques en France pendant la saison 2020/2021 a entrainé une baisse considérable de la demande de locations courte durée dans les domaines skiables. Pour la clientèle française, le bord de mer (notamment l’Atlantique et la Manche) et les lieux verts ou ruraux sont restés malgré tout attractifs.
Bien que le report de la clientèle nationale sur le marché français et la réouverture des frontières le 9 juin aient stimulé la demande locative pour la saison estivale, les activités du secteur ont malgré tout été freinées par les restrictions sanitaires imposées dans les premiers mois de l’année (confinements, restrictions de déplacement). L’accélération du télétravail, en revanche, pourrait devenir un levier de croissance important, en attirant un nouveau type de clientèle adepte du travail à distance.